Une limite nette s’est installée : en 2025, tout conducteur qui perçoit plus de 500 euros dans l’année grâce au covoiturage doit l’indiquer à l’administration fiscale, même pour des trajets occasionnels. Ce seuil, uniformisé par les impôts, s’applique quel que soit le nombre de passagers ou la plateforme choisie.
Le forfait mobilités durables, proposé par certaines entreprises, ne se combine pas avec toutes les autres aides au transport. Plusieurs plateformes imposent désormais une vérification d’identité avant de verser les recettes, et les règles, en perpétuelle évolution, rendent le parcours souvent opaque. Comprendre les démarches et les obligations fiscales tient parfois du parcours du combattant.
Le covoiturage en 2025 : panorama des règles et évolutions à connaître
Le covoiturage a pris une autre ampleur depuis la loi orientation mobilités. L’année 2025 s’annonce comme une étape décisive : le plan national covoiturage du quotidien accélère la mise en place des trajets domicile-travail partagés, dans l’objectif de réduire l’empreinte carbone et d’apaiser la circulation, en particulier dans les zones à faibles émissions. Conducteurs et passagers, qu’ils roulent en véhicule thermique, électrique ou hybride, évoluent désormais dans un cadre réglementaire clarifié.
La mobilité durable s’impose, portée par des dispositifs comme les mobilités durables FMD et le bonus écologique. Sur certains axes, le covoiturage devient la solution la plus courante, notamment pour les navetteurs assidus. Les entreprises s’y engagent : elles multiplient les incitations, parfois cumulées avec le forfait mobilités durables, pour favoriser ce mode de déplacement.
Du côté des utilisateurs, la philosophie reste la même : partager les frais, sans générer de bénéfice. La loi veille à cet équilibre : l’objectif est d’amortir les coûts du trajet, pas de transformer la voiture en source de revenus. Ce principe préserve l’esprit collaboratif du covoiturage. Les plateformes, elles, affinent leurs outils de déclaration et affichent une transparence grandissante sur les transactions.
La notion de mobilité durable dépasse le stade de l’alternative : elle s’affirme comme une nécessité, tant sur le plan social qu’environnemental. Les conducteurs équipés de véhicules électriques ou hybrides sont mieux accompagnés grâce à des aides spécifiques, et l’accès aux zones à faibles émissions se simplifie. Les trajets domicile-travail partagés, autrefois rares, sont désormais structurants dans l’offre de transport, soutenus par des applications de plus en plus efficaces.
Quelles démarches effectuer pour déclarer ses trajets de covoiturage ?
La déclaration de covoiturage s’est nettement simplifiée. En 2025, la tendance est à l’automatisation : les plateformes misent sur la facilité, chaque utilisateur y trouve désormais une organisation plus lisible.
Pour déclarer ses trajets, il faut passer par une application reconnue : Blablacar Daily, Karos, Klaxit, ou un autre acteur agréé. Ces services génèrent les justificatifs nécessaires à chaque trajet partagé. Les reçus papier appartiennent au passé : tout se fait en ligne, et chaque déplacement laisse une trace numérique qui sécurise vos démarches et atteste sur l’honneur de votre engagement dans le covoiturage.
Le partage des frais reste la règle : les sommes reçues ne doivent pas dépasser le barème kilométrique fixé par l’administration, sous peine de voir ces revenus requalifiés et imposés. Seuls les conducteurs souhaitant accéder à des avantages fiscaux ou au forfait mobilités durables via leur employeur sont concernés par la déclaration.
Voici les points de vigilance à connaître pour remplir correctement ses obligations :
- Assurez-vous que la plateforme transmet bien vos données à l’Urssaf dans le cadre du DAC7, le nouveau standard européen de déclaration automatique.
- Si votre employeur le demande, présentez une attestation générée par l’application ou signez une attestation sur l’honneur indiquant la fréquence de vos trajets domicile-travail.
- Pour tout avantage fiscal, archivez les preuves de versement et vérifiez que vous respectez le seuil légal.
Ceux qui font du covoiturage sans passer par une plateforme doivent garder une trace méticuleuse de chaque déplacement : noms, dates, itinéraires, kilomètres parcourus, frais partagés. Sans ce niveau de détail, il devient délicat de prouver la réalité des trajets et d’obtenir les aides prévues.
Forfait mobilités durables : qui peut en bénéficier et comment en profiter ?
Le forfait mobilités durables concerne tous les salariés du secteur privé ainsi que les agents publics. L’employeur peut accorder cette aide financière pour soutenir les trajets domicile-travail effectués en covoiturage, à vélo ou via d’autres modes de mobilité durable. En 2025, son montant maximal atteint 700 euros par an, totalement exonéré d’impôts et de cotisations sociales, sous réserve de respecter les conditions d’attribution.
La démarche est simple : pour bénéficier du FMD, il suffit de remettre à son employeur un justificatif fourni par la plateforme de covoiturage. Ce dispositif s’applique aussi aux utilisateurs de vélos, trottinettes ou aux adeptes de l’autopartage électrique. À noter : le FMD vient en complément de la prime transport et n’est pas réservé aux grandes villes. La seule obligation : prouver une certaine régularité ou au moins une utilisation partielle de ces modes alternatifs.
Les bénéficiaires potentiels doivent se référer aux modalités suivantes :
- Salariés du privé : prenez contact avec votre service RH pour connaître le montant et les conditions d’application.
- Fonction publique : le FMD s’étend à tous les agents, selon des règles proches de celles du secteur privé.
- Multi-modalité : il est possible de combiner covoiturage, vélo, transports collectifs. L’aide s’adapte aux différents usages quotidiens.
La mobilité durable offre un levier supplémentaire pour limiter les émissions et faciliter les trajets de tous les jours. Les employeurs sont incités à soutenir les salariés engagés, notamment via le versement FMD, qui devient plus souple et plus visible.
Revenus issus du covoiturage : ce que vous devez savoir sur la fiscalité
Pour les particuliers, le partage des frais demeure la règle d’or : tant que le conducteur ne tire aucun bénéfice du trajet, il partage simplement les dépenses (carburant, péages, usure selon le barème kilométrique) avec ses passagers, sans être imposable. L’administration fiscale tolère cette organisation : les contributions doivent se limiter aux frais réels. Au-delà, le covoiturage est considéré comme une activité générant des revenus, et donc taxable.
La prime covoiturage, versée par certaines plateformes ou collectivités, échappe à l’impôt tant qu’elle vise à encourager les trajets quotidiens et respecte les seuils. Dès lors qu’une autre somme est versée ou qu’un bénéfice apparaît, la déclaration devient obligatoire. La réglementation DAC7 va d’ailleurs imposer des contrôles renforcés en 2025 : les plateformes transmettront systématiquement à l’administration le détail des montants perçus par chaque utilisateur.
Pour éviter tout écueil, voici les précautions à adopter :
- Respectez strictement le partage des frais pour écarter tout risque de redressement.
- En cas d’incertitude, conservez les justificatifs de vos trajets et des sommes reçues.
- Si un bénéfice est réalisé, il doit être mentionné dans la case « revenus exceptionnels » lors de la déclaration.
Le dispositif s’adapte : l’Urssaf ne s’intéresse pas aux particuliers, sauf si l’activité prend une tournure professionnelle. Restez serein au volant, mais gardez toujours un œil sur la frontière entre entraide et prestation rémunérée. Les règles du jeu évoluent, et chacun doit veiller à ne pas franchir la ligne.
Dans ce paysage en mouvement, le covoiturage n’est plus un simple choix mais un signal fort envoyé à la société, celui d’un mode de vie, entre responsabilité et solidarité. D’ici peu, partager sa route s’imposera peut-être comme la norme pour tous ceux qui cherchent à avancer autrement.


